Ce moment où vient le blanc

C'est devenu un incontournable dans ma vie depuis que je suis en thèse ;

A chaque fois que j'explique à quelqu'un que je fais une thèse car je suis passionnée par la recherche et que j'aimerais en faire mon métier, il y a toujours un blanc gêné...

... Celui-ci arrive tout de suite après le mot "recherche", mais ne se réalise que si j'ai précisé que mon doctorat était littéraire (non non, on ne fait pas QUE des thèses en médecine !)

Maintenant, dès que je prononce ce mot "recherche" je m'en mords les doigts. Mais c'est trop tard, voilà que le blanc pointe le bout de son nez. Et là, ces secondes qui s'égrainent me paraissent éternité. "Qu'est-ce qui m'a pris ?!".

Et j'attends. J'attends quoi ? LA QUESTION QUI TUE, voyons !

Elle suit toujours le blanc, plus ou moins rapidement selon la gêne de mon interlocuteur :

"Et, on cherche quoi en lettres ?"

S'en suit une argumentation de plus en plus écourtée et de moins en moins joviale de ma part (car répéter toujours la même chose, c'est laçant !) où j'essaye tant bien que mal de faire comprendre l'intérêt de la recherche littéraire, tout en sachant très bien qu'au final, la personne va faire genre qu'elle a compris, alors que pas du tout !

Tout ça pour en venir à penser que j'en viens à parler avec des auteurs décédés, ou à me balader en forêts à la recherche des créatures qui peuplent nos légendes.

Bref, c'est décidé, maintenant je dirai que je suis prof. ou que je fais une thèse de médecine !